Mon expérience au Summer Space Festival 2024

© L. Prieels

Il y a deux ans de cela, j’avais consacré sur l’ancien site de Space Tales un article à la véritable aventure personnelle que j’avais eue la chance de vivre en ayant intégré, et surtout contribué à l’organisation du Summer Space Festival, un évènement spatial et grand public auquel j’étais allé en 2021 pour sa première édition à Lille. Je comptais le décliner en une tradition pour le blog, étant donné que je m’étais engagé par la suite dans des éditions suivantes. Je n’avais malheureusement pas pu poursuivre sur cette lancée en 2023 pour la troisième du festival qui s’était tenue à Luxembourg. Mais à présent et depuis mon retour de la quatrième édition du SSF à Lille, c’est avec grand plaisir que je dédie ce nouvel article au SSF et que je vous présenterai l’association derrière ainsi que la mise en oeuvre de l’évènement, essentiellement pendant le jour-J, soit le 13 juillet 2024.

Aujourd’hui, dans le cadre de ce reportage peu à l’accoutumée sur le blog, intéressons-nous au Summer Space Festival, son déroulé impeccable ainsi que la formidable expérience que j’en ai tirée cette année !

Suite à ma visite du Summer Space Festival en 2021, j’ai été invité à rejoindre le staff du festival qui était en train de réfléchir à l’édition bruxelloise à venir. Au terme de celle-ci, j’étais accompagné d’une extase dont je me disais qu’il ne fallait absolument pas que je me débarrasse. c’est pourquoi je suis resté fidèle à mon poste de volontaire au pôle programmation, manifestant un enthousiasme renouvelé lors de ma participation à l’édition de Luxembourg et, pour cette nouvelle année, à celle de Lille. Le festival a en effet eu lieu le samedi 13 juillet 2024 avec, parait-il, plus de 2000 visiteurs sur le site entre 10h et 18h30, heures d’ouverture et de fermeture du festival.

Cette année, le festival était de retour à son lieu exact d’origine, puisque sa première édition en 2021 était localisée à Lille et plus précisément à la gare Saint-Sauveur, ancienne gare ferroviaire de marchandises désaffectée en 2003 et réouverte en 2009, une fois reconvertie pour accueillir des animations et évènements culturels divers. Ayant eu l’occasion de faire un tour du propriétaire, je confirme que le lieu est bien fourni et approprié dans ce sens ; le bistrot de même est agréable si vous êtes de passage et souhaitez vous détendre au calme.

Localisation de la gare Saint-Sauveur, à l’est de Lille

Schéma logistique de l'espace alloué au festival à St-Sauveur : le visiteur entrait et traversait l'esplanade avant de se rendre au bistro pour continuer vers la salle de cinéma, soit de rentrer dans la Halle et sa partie B sur le côté © J. Guillermou - Rainbow Shaker

En interne, certains d’entre nous étions déjà arrivés sur place le jeudi après-midi afin de commencer les préparatifs et décharger notre fourgon. La journée suivante a été passée à les parachever tandis que, me concernant, j’ai pu partir en excursion en centre-ville pour une mission de pose d’affiches, ou me rendre en régie et aider à vérifier que les projections sur l’écran du cinéma étaient en ordre. Courir à droite et à gauche tout en devant remplir des tâches précises à l’avance est véritablement épuisant. J’ai aussi ressenti une bonne montée d’adrénaline le matin du samedi en arrivant à la gare sur les coups de 8h, mais qui n’était aucunement associée à du stress négatif, bien plus à ce stress qui vous prend aux tripes avant un épisode que vous savez bénéfique, et vous procure de l’excitation et une énergie croissantes. Ceci cumulé aux discussions plus qu’intéressantes que j’ai pu avoir et aux échanges cordiaux et très amicaux avec des membres du staff, des exposants, ou autres intervenants notamment, a contribué à ce que je sois dans le même régal que lors des éditions précédentes.

Scène du cinéma, affublée de sièges, d'un sigle SSF cartonné et artisanal et de jolies maquettes d'Ariane 1, 4 et d'Hermès © L. Prieels
"On a fondé [le festival] il y a quatre ans avec des étudiants du Nord (de Centrale Lille, de l'ISEN et d'ELISA), différents passionnés qui se sont dit : "Pourquoi pas organiser un évènement qui soit accessible, fun et qui parle d'espace ?" On a monté ça pendant le Covid et tout s'est ouvert au dernier moment, on a pu faire l'évènement et ça a été génial avec 3000 personnes sur place. Une belle surprise qui nous a motivés, on a donc crée avec une équipe de volontaires un évènement qui tourne chaque année"
Antoine Bocquier, fondateur du SSF et ingénieur systèmes chez ispace
au micro d'Adrien Denèle pour son live Twitch
Entrée de la Halle B de Saint-Sauveur, gardée par un mystérieux bébé-dragon © J. Guillermou

Le Summer Space Festival, que l’on abrège en SSF en interne, est assez explicite dans ses intentions de par son nom : il s’agit littéralement d’un festival se tenant l’été (quoiqu’il s’était déroulé l’an dernier début mai) et centré sur l’espace. D’une certaine manière, il est un homologue plus modeste dans ses moyens du festival d’astronomie de Fleurance ou de ceux que l’AFA (Association Française d’Astronomie) tient périodiquement sur Paris. Mais il se démarque d’autant plus qu’il est à fortiori le seul évènement de taille raisonnable en terme d’audience sur la zone géographique que l’on s’efforce de toucher et de valoriser, à savoir la région des Hauts-de-France, de la Belgique et du Luxembourg. 

Nous sommes administrativement actifs en tant qu’organisme belge avec le statut d’ASBL (Association Sans But Lucratif), et avons compté cette année une quinzaine de membres dans l’équipe, elle-même se composant de cinq pôles de travail distincts et relatifs à la programmation, les finances, la communication, les partenariats et la logistique. Nous avons enfin en tête l’optique de tourner régulièrement autour de la zone relevée plus tôt, compte tenu de nos passages annuels de 2021 à 2024 respectivement à Lille, Bruxelles et Luxembourg. Cette année représentait dans ce sens un retour aux sources, dans le même lieu où le festival avait tenu sa première édition en juillet 2021.

Photo d'une aile de la Halle B où se trouvaient Inoui VR (escape games en réalité virtuelle) ou des affichages d'astrophotographie © A. Vandemoortele
Une partie de l'équipe regroupée sur la scène du cinéma en début de journée, durant la présentation préalable du SSF © J. Guillermou

Retransmission entière du live Twitch tourné en présentiel à Saint-Sauveur par Ylizur, alias Adrien Denèle, journaliste scientifique © Ylizur via Youtube

La journée grand public du 13 juillet était adressée à tous : néophytes comme stakhanovistes de l’espace, jeunes comme moins jeunes, familles comme groupes d’amis y étaient les bienvenus. Une fois le portail de la gare franchi, le visiteur avait la liberté de se diriger vers le cinéma ou alors les possibilités plus interactives de l’événement , car il avait auquel cas l’embarras du choix entre pleins d’occupations : s’informer à l’aide des panneaux explicatifs sur la Lune et son exploration, l’implication de la France dans la mission Mars 2020 ou les corps du système solaire, aller dialoguer avec les exposants et découvrir leurs affiliations, faire une séance d’observation astronomique dans un planétarium gonflable, ou une session de chaise rotative, et tant d’autres.

Le stand de Nicolas Riveau, avec au premier-plan l'ensemble de lancement d'Ariane 1 © O. Firstova

En se promenant autre part dans la Halle, on passera en face d’une dizaine de stands environ gérés par des collectifs et organismes multiples. Plus loin, vous pouviez vous asseoir à un workshop ou bien rester debout, mais en profitant d’une immersion satisfaisante en réalité virtuelle. Je suis obligé d’abréger sur le descriptif des activités que le visiteur avait à sa guise, car il y en aurait trop à dire là dessus. En revanche, il est pertinent de nous focaliser un peu plus sur un drôle de périmètre adjacent au territoire de Lego Man, dans lequel résidait Hervé Laur : un passionné absolu de combinaisons spatiales, ce au point où il en a conçues manuellement et d’un réalisme qui force l’admiration, ressemblant à celles extravéhiculaire A7-L de l’ère Apollo et xEMU destinées aux missions Artemis. Il est même arrivé à Bruxelles et À Luxembourg qu’il en enfile une et se balade au milieu de la foule avec. Une autre attraction à ne pas rater au SSF !

Présentation de Jean-Jacques Dordain le matin © O. Firstova

Mais il y avait une spécificité dans ce programme par rapport à celui des éditions passées, une animation en milieu de journée ayant visiblement trouvé son audience et marché comme sur des roulettes ! Faisant sa première apparition, Quentin Leicht, fervent soutien de la première heure au SSF et qui a significativement contribué à la réussite de l’évènement, grâce à sa notoriété issue de sa chaîne Youtube le Journal de l’Espace, revêtait la casquette d’un Julien Lepers spatial et se chargeait de mener un quiz généraliste sur le spatial, intitulé « Questions pour un Terrien ». L’ayant co-organisé et m’étant occupé de la plupart de ses détails techniques (avec Lauryn de l’équipe dont je salue le travail), j’étais plus que comblé lorsque Quentin jouait le jeu à la perfection ou qu’à la suite d’un Kahoot de pré-sélection, les quatre candidats à la phase névralgique du quiz se bataillaient des points via leurs réponses. Les résultats ont été serrés, mais c’est finalement Tania qui l’a remporté ; elle et ses trois compères ont chacun gagné une entrée privilégiée à la Coupole ou à l’Euro Space Center au choix (deux endroits géniaux sur lesquels je devrai m’attarder à l’avenir sur le blog) !

En terme d’animation, il faut souligner en parallèle le professionnalisme et la très franche sympathie dont a fait preuve Chloé Carrière, alias Galactic Chloé, communicatrice et vulgarisatrice spatiales à laquelle nous faisons appel depuis Luxembourg pour gérer les transitions sur scène ou le pilotage des panels.

Allée du bout de laquelle on rentrait dans la Halle B © Crédits personnels

Par exemple, l’une des prestations phares de cette édition aura assurément été le stand de Nicolas Riveau, alias Lego Rocket Collection. Ne passant pas inaperçu, Lego Man présentait fièrement sa large collection de lanceurs, véhicules et stations spatials (ces dernières accrochées en hauteur) qui n’a pas manqué d’attirer l’œil. Au vu de la beauté de ses pièces et de la minutie incroyable avec laquelle il les a assemblées et exposées, c’était sans surprise qu’il y avait systématiquement foule devant les étalages de fusées Ariane ou Saturn V, bordées par sa tour de lancement rouge. Sans mentionner ses simulations de décollage (statique) de Soyouz, apposée sur le pas de tir Gagarine, avec effets spéciaux (fumigènes) inclus !

Les combinaisons ultraréalistes d'Hervé Laur © O. Firstova

Si l’on se tourne vers le cinéma, les visiteurs n’étaient pas en reste avec un programme millimétré et rythmé par des conférences et panels aussi captivants les uns que les autres. Parmi eux, la venue de notre parrain Jean-Jacques Dordain a permis d’en apprendre davantage sur son profil extraordinaire ou sa position d’ex-Directeur Général de l’ESA, ou encore l’intervention de l’astrophysicien Vivien Scottez sur la récente mission européenne Euclid. Pour brièvement évoquer Dordain, j’ai eu l’opportunité de discuter avec lui à deux reprises dans le cadre d’un échange réellement remarquable, et j’ai ainsi recueilli quelques uns de ses propos que j’incorpore en ce moment à un portrait en son honneur (à paraitre très prochainement sur le blog) ! 

En se penchant plus sur les intitulés du programme, les visiteurs auront également assisté au talk de Tania Grès, ingénieure chez Thales Alenia Space, qui racontait son expérience de 12 jours dans une unité de flottabilité au MEDES (Institut de Médecine et Physiologie Spatiales), ou encore celui d’Octave de Gaulle qui a conçu une bouteille de champagne compatible à la consommation en apesanteur. Que de sujets à couvrir pour une seule journée, qui plus est si l’on désire être vers tous les stands au même moment !

Arrivée des quatre heureux élus au Quiz sur la scène, prêts à dégainer leur réponse face à Quentin Lepers © A. Vandemoortele
Photo de groupe avec la quasi-totalité du staff, que l'on a prise en fin de journée © SSF

Pour en savoir plus sur le festival et rester à l’affût de ce qui se produira dans les prochains mois à son sujet, je vous invite chaudement à consulter le site du SSF (et son onglet « Edition 2024 » si cette édition lilloise précisément a piqué votre curiosité), nos comptes sur les réseaux sociaux (X-Twitter, Instagram ou Linkedin), notre chaîne Youtube (bien que nous n’ayons pas pu fournir à postériori une diffusion intégrale des interventions sur scène comme ce fut les cas le autres années), les articles parlant de nous dans la presse ; très vivement aussi le live d’Adrien Denèle plus haut qui vous fournira visuellement un très bon aperçu de l’apparence et de l’atmosphère de la Halle. Enfin et si par hasard vous seriez tombé sur ce reportage après avoir été au festival, n’hésitez pas à contacter l’équipe via mail ([email protected]) ou bien à me joindre directement au cas où vous auriez des remarques, suggestions, impressions sur l’évènement.

J’espère que cet article sous format de reportage vous aura plu et qu’il vous aura donné envie d’éventuellement aller rendre visite à un futur Summer Space Festival ! Bien qu’il soit loin d’être exhaustif et d’aborder toutes les bonnes choses me venant à l’esprit à propos du SSF, je crois qu’il aura été en mesure de vous le faire découvrir.

Quand à moi, je vous souhaite un bon retour sur Terre et d’ici votre prochain vol, longue vie et prospérité ! 🖖

Merci à Christine Aubouin-Decroix, Tim Bailly, Antoine Bocquier, Daniel Chrétien, Adrien Denèle, Julien Doche, Paul Faugeras, Hervé Laur, Rémi Leriche, Pierre-François Mouriaux, Charlotte Nassey, Nicolas Riveau et Jérémy Sadet pour leur précieuse relecture !

Un Dorian sauvage dans son habitat naturel © Crédits personnels

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