L'Europe prohibe les tests anti-satellites

Vue d'artiste de 1986 représentant la mise en action du système soviétique de neutralisation satellitaire Istrebitel Spoutnikov © Gouvernement américain

En prévision de la réunion finale de l’OEWG (Open-Ended Working Group) pour la Réduction des Menaces Spatiales, un comité affilié aux Nations Unies, l’intégralité des 27 pays membres de l’Union Européenne ont exprimé à titre national leur souhait de bannir les essais ASAT, soit de missiles anti-satellites. Ainsi peut-on lire dans le document partagé par le groupe, évocateur de la collaboration entreprise avec l’Europe, que « les état membres de l’Union Européenne s’engagent à ne pas conduire de test de missiles anti-satellites à ascension directe », et à la suite de ce serment que, « convaincus que l’usage destructeur de systèmes ASAT impliquerait de potentiels impacts globaux et irréversibles sur l’environnement spatial, [ceux-ci] considèrent un tel engagement comme une mesure urgente et première ». En plus d’émettre cette vision dans le cadre de l’émergence d’une volonté multilatérale et internationale de contrer ces dangereuses opérations, les pays de l’UE ont adressé au groupe de travail des recommandations quand à des normes visant à limiter des activités orbitales analogues, telles que les actions volontaires engendrant la création de débris, les rendez-vous ou contacts physiques orbitaux affectant l’état d’un système étranger, la proximité avec celui-ci d’actes parallèles ou bien la fourniture de services civils à composante technologique spatiale.

Cette norme s’inscrit dans la continuité du bannissement des tests ASAT proposé par l’administration Biden en avril 2022, après que la Russie ait exécuté le 15 novembre 2021 l’interception du satellite inactif Cosmos 1408 via son système Nudol et un tir en ascension directe (dit DA-ASAT), sa déflagration ayant généré près de 1800 objets en orbite. Douze pays ont alors suivi le parti américain dont cinq adhérents à l’UE, à savoir la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Italie, et l’Assemblée Générale des Nations Unis a adopté le 7 décembre une résolution dans le sens de l’abolition des essais destructifs DA-ASAT, qui fut votée par 155 pays contre 9 abstentionnistes, Russie et Chine comprises.

L’OEGW affilié tiendra sa quatrième et dernière session de délibérations du 28 août au 1er septembre à Genève, dans le but d’élaborer et de rassembler des mesures à proposer à l’ONU concernant la régulation des activités orbitales militaires et la réduction des risques de conflits dans l’espace. Un consensus n’est néanmoins pas certain d’être atteint, la Russie, appuyée par la Chine, ayant exigé par le biais d’un document que le rapport final du groupe inclue notamment la réaffirmation de l’engagement envers la résolution PAROS (Prevention of an Arms Race in Outer Space), qui suggère la non-militarisation de l’espace. 

Extérieur de l'Office des Nations Unies de Genève, où se réunira l'OEWG pour sa 4è séance © UN Photo / J-M. Ferré

Pour en savoir plus et approfondir les détails relatifs à l’évolution actuelle et légale des tests ASAT, référez-vous à l’article de Jeff Foust pour SpaceNews ou celui de Theresa Hitchens pour Business Defense.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *