Un vide cosmique pour dissiper la tension de Hubble ?

L’un des casses-têtes astronomiques les plus inextricables que l’on ait affrontés admet peut-être désormais une solution, qui rebat entièrement notre compréhension de l’expansion de l’Univers. Mais il convient premièrement de rappeler le noeud du problème en question, à savoir la tension de Hubble, découlant de la découverte par l’astronome du même nom et des preuves observationnelles notamment délivrées par les télescopes Hubble puis Webb. Il s’agit d’une incompatibilité majeure en cela qu’elle pose comme incompatibles les deux champs de mesures employés pour déterminer le taux d’expansion de l’univers, i.e. la grandeur appelée constante de Hubble ou H0 : l’une s’appuyant sur le fond diffus cosmologique (ou CMB pour Cosmic Microwave Background) en tant que ‘première lumière’ de l’Univers primitif, l’autre sur les supernovae de type Ia ou les étoiles variables. C’est ici que l’on note une différence substantielle à la valeur attribuée à cette expansion, car le taux induit par l’Univers lointain, donc jeune, se révèle bien plus lent que celui obtenu à une échelle locale. Intervient alors une théorie se portant éventuellement au secours de la communauté scientifique, désireuse de mettre au jour la raison d’une telle discordance.
Exposé ce 9 juillet 2025 à la réunion nationale de la Royal Astronomical Society du Royaume-Uni, l’étude postule sommairement l’existence d’un vide cosmique qui amènerait à ce taux d’expansion en apparence plus important. La Terre, à fortiori la Voie Lactée et son voisinage galactique dénommé Groupe Local, y serait plongée vers son centre et de fait ferait l’expérience d’une région moins dense que la moyenne, dont la vacuité engendrerait une fuite de la matière vers des zones environnantes, elles de densité normale, avec une vélocité accrue de par cette attraction à revers de notre localité proprement dite. Une telle bulle posséderait une densité de matière inférieure de 20% à celle rencontrée autrepart, et son diamètre avoisinerait les 2 milliards d’années-lumière.



Cette approche a directement été soutenue en dénombrant les galaxies présentes à proximité de la nôtre, effectivement moins nombreuses qu’ailleurs dans l’Univers. En revanche, elle entre en contradiction avec un fondamental astrophysique en la personne du principe cosmologique : celui qui dicte que la matière constituant le cosmos doit être répartie de façon homogène et isotrope (i.e. identique dans ses structures globales qu’importe la direction d’où on les observe). On n’estime néanmoins pas cette contradiction fatale au modèle, ayant su faire appel aux services des oscillations accoustiques baryoniques ou BAO (Baryonic Accoustic Oscillations).
Ces émanations sonores des premiers temps de l’Univers s’étant promptement figés tels des fronts d’onde lorsque l’espace s’est refroidi, elles constituent de bons étalons grâce à leur taille angulaire fixé que l’on percevra en l’occurrence différemment en présence du vide et de son influence gravitationnelle. Les recherches dans ce sens seront à étayer par des méthodes analogues dans le but d’apprécier plus fidèlement la nature et l’historique de l’expansion cosmique : cela se jouera en partie sur des observations du spectre de galaxies assez vielles pour avoir perdu leurs étoiles les plus massives. Cela modifie leurs proportions stellaires fonction de l’âge de ces objets que les astronomes comptent corréler avec leur décalage vers le rouge.
Pour en savoir plus et approfondir les détails relatifs à l’étude dévoilant cette hypothèse du vide ou au sujet de l’expansion de l’Univers, référez-vous au communiqué de la Royal Astronomical Society , aux articles de Robert Lea pour space.com, Matthew Williams pour Universe Today, Earth Sky (édité), ou à la vidéo dédiée de Nasaspacenews !
Quand à moi, je vous souhaite un bon retour sur Terre et d’ici votre prochain vol, longue vie et prospérité !
Merci de même à Daniel Chrétien et Pierre-François Mouriaux pour leur relecture !