Voyager 2 ne répondait plus !

Vue d'artiste de la sonde Voyager 1, identique à Voyager 2, se déplaçant dans l'espace interstellaire après avoir franchi l'héliopause en août 2012 © NASA / JPL-Caltech

Eloignée de la Terre de 19,9 milliards de kilomètres, la fabuleuse sonde Voyager 2, et conjointement sa soeur Voyager 1, poursuit son voyage solitaire au sein du milieu interstellaire. Lancée le 20 août 1977, cela fait 46 ans qu’elle navigue indéfectiblement dans l’espace, et ce à un point qu’elle a traversé le 5 novembre 2018 l’héliopause, la couche externe d’une région centrée autour du Soleil appelée l’héliosphère et au delà de laquelle le vent solaire ne freine plus la matière interstellaire, communément considérée comme la frontière magnétique du Système Solaire. L’histoire incroyable de cette mission n’omet pas pour autant d’incidents, le plus récent étant récemment intervenu ce 28 juillet lorsque le JPL ou Jet Propulsion Laboratory, le centre californien de la NASA responsable du développement des missions d’exploration robotique de l’agence ainsi que de leur gestion, a annoncé avoir perdu le contact avec la sonde car une série de commandes envoyée le 21 avait malencontreusement déplacé son antenne de deux degrés, ne pointant donc plus en direction de la Terre.

La parabole de 34 mètres de diamètre du Deep Station Station 36, à l'emplacement du DSN à Canberra © Canberra Deep Space Communication Complex

Pas de panique cependant au sein des équipes du JPL puisque le problème n’impliquait pas intrinsèquement de risque majeur pour la mission et que quelques jours plus tard, celui-ci a été résolu presque in extremis. Au préalable, le Deep Space Network, un réseau de communications spatiales dont se sert continuellement la NASA et composé de trois stations répartis entre les Etats-Unis, l’Espagne et l’Australie, avait détecté le 1er août un signal bien que faible ayant été émis par Voyager 2, indiquant ainsi que la sonde demeurait opérationnelle. En l’état, le JPL avait précisé qu’il aurait potentiellement fallu patienter jusqu’à mi-octobre en vue d’une reprise de contact avec Voyager, l’ordinateur de bord de celle-ci étant programmé pour automatiquement réinitialiser l’orientation de la sonde. Seulement, la base australienne du DSN a été en capacité de lui envoyer un « cri interstellaire » dans le but de corriger son orientation, ce qui fut confirmé le 4 août à 4:29 UTC lorsque la sonde renvoya des données scientifiques et télémétriques en bonne et due forme. L’instruction prit 37 heures à être effective, le temps de compléter un trajet aller et retour entre la Terre et la sonde.

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